La Bible ne formait pas, à l'origine, un seul livre, mais une petite série de livres et brochures, alors que son canon se constituait. La notion générale de la Bible en tant qu'unique livre est plutôt moderne, bien qu'elle ait été assemblée sous forme de codex (livre ou recueil) au second siècle après le Christ. Au quatrième siècle de l'ère chrétienne, la Bible était encore désignée en latin comme "Bibliotheca Divina", c'est-à-dire «La bibliothèque Divine».
«Bible» est tiré du mot grec biblia qui signifie rouleaux de papyrus, volumes ou livres, littéralement brochures. Les premiers chrétiens grecs appelaient les Ecritures Ta Biblia, c'est-à dire «Les Livres», signifiant par là "LES livres prééminents", "suprêmes".
La Bible est un recueil de 70 livres, composé de 43 livres rédigés en hébreu ou araméen (39 livres selon la classification traditionnelle qui compte 1 livre pour les Psaumes au lieu de 5 qui sont les suivants: 1er 1 à 41; 2ème 42 à 72; 3ème 73 à 90; 4ème 90 à 109; 5ème 107 à 150) et 27 livres rédigés en grec commun (l’évangile selon Matthieu fut à l’origine, rédigé en hébreu puis traduit par l'évangéliste). Note complémentaire au sujet des 70 livres.
Les Bibles hébraïques et juives ne dénombrent que 24 livres du fait que «I et II Samuel», «I et II Rois», «I et II Chroniques», «Esdras et Néhémie», ainsi que les douze livres de ceux qu'on appelle «Petits Prophètes», ne sont respectivement comptés que pour un.
Les sept groupes de livres principaux et conformes aux Ecritures, sont:
1) la Loi;
2) les Prophètes;
3) les Hagiographes(écrits sacrés comprenant les Psaumes);
4) les Évangiles;
5) les Actes des Apôtres;
6) les Épîtres;
7) l'Apocalypse.
La division de la Bible en chapitres et en versets (la King James Version comprend 1 189 chapitres et 31173 versets) n'a pas été faite par les rédacteurs; néanmoins, cette division effectuée des siècles plus tard s'est avérée très utile. Les Massorètes ont divisé les Ecritures hébraïques en versets; puis, en 1250 le Cardinal Hugues de Saint-Cher a divisé le texte en chapitres. Finalement, en 1555 fut publiée l'édition de la Vulgate latine par Robert Estienne; c'était la première Bible complète avec la numérotation actuelle des chapitres et des versets.
En 1513 av. n. è., Moïse commença à écrire le Pentateuque (ou La Loi, également appelée Thora), composé des 5 premiers livres. D’autres écrits sacrés vinrent s’ajouter aux Écritures inspirées jusqu’après 443 av. n. è., quand Nehémia et Malaki achevèrent leurs livres. Ensuite, plus rien ne fut consigné pendant presque 500 ans, jusqu’à ce que l’apôtre Matthieu écrive son récit historique. Quelque 60 ans plus tard, Jean, le dernier apôtre, rédigea son Évangile et trois lettres, achevant ainsi le canon de la Bible. En conséquence, la rédaction de la Bible s’est étalée sur quelque 1 610 années. Tous les co-écrivains (une quarantaine d'hommes) étaient hébreux. Ils étaient bergers, cultivateurs, rois, ou juges. Cf: Rm 3:2; 2 Sam 23:2; Act 1:16 Lc 1:70; 2 Pi 1:21; 1 Pi 1:10-11; 2 Tim 3:16-17.
Note : Les dates sont données selon la chronologie biblique (pour davantage d'informations revenir au sommaire).
Outre ceux qui ont été choisis par Dieu pour transmettre Sa Parole, un rôle non moins négligeable a été confié par Dieu à la prêtrise lévitique pour son rôle de préservation, d’enseignement et de recopie des écritures. Ainsi l’écriture n’a pas été confiée à quelques hommes seulement, mais à toute une tribu et par extension, à toute une nation. En Israël, chaque chef, ancien ou juge, avait son rôle à jouer pour veiller sur la préservation, l’application et le respect des écrits sacrés. Plus tard, chaque roi aura la responsabilité d’en faire une copie. Ce respect et cette soumission lui étaient rappelés lors de son investiture alors que le grand prêtre lui présentait le rouleau du témoignage.
La Thora était particulièrement consultée pour traiter tous les litiges qui se déroulaient à la porte de la ville. D’autre part la nation d’Israël célébrait trois fêtes importantes durant lesquelles le peuple pouvait être invité à écouter la lecture de la loi. Lors de la dédicace du temple, construit par Salomon, l’Arche de l’Alliance contenait encore les deux tablettes de la Loi, et Josias en l’an 642 (av. n.e) retrouva la Thora originale rédigée de la main de Moïse entre 1513 av. n.e et 1473 av. n.e. Les israélites, et plus tard les juifs, connaissaient bien la promesse faite par Dieu à Abraham, et ceux qui étaient fidèles conservaient avec soin les paroles des prophètes, alors que d’autres ont souhaité les anéantir (voir les paroles de Jésus, et l'épisode de Jérémie dans la citerne). Toutes ces raisons font que les livres étaient particulièrement soignés, puis réécrits régulièrement, pour les préserver.
L'histoire d'Israël fut marquée par la déportations de ses habitants, qui eut lieu en trois fois. Premièrement par les assyriens, puis deux fois par les Babyloniens. Mais la dernière déportation fut la plus marquée car Jérusalem (et ses environs) fut dépouillée de ses artisans et ouvriers. Il ne restait plus que quelques agriculteurs qui fuirent la région deux mois plus tard suite à une rébellion. C'était en octobre 607 av. n.e. Parmi ceux qui revinrent, soixante dix ans plus tard, certains parlaient l'araméen, si bien que les prêtres devaient parfois traduire. Avec le temps les Israélites se dispersèrent (diaspora), plus particulièrement sur le pourtour méditerranéen. La langue communément parlée par les juifs de la diaspora était le grec. Ptolémée Philadelphe (285-247 av. JC) aurait chargé environ 70 savants juifs d'effectuer la traduction des écritures (à Alexandrie, en Égypte) afin de traduire la Bible hébraïque en grec koïnè; les cinq premiers livres de Moïse furent rapidement traduits, mais la traduction complète ne fut achevée que vers 150 avant notre ère, et a été appelée Septante, du latin "soixante-dix", en référence au nombre approximatif de traducteurs impliqués.
À l’époque de Jésus, bien que l’hébreu soit encore en usage en Palestine, c’est surtout la koïnè qu’on y parle, comme dans le reste des vastes provinces de l’Empire romain. Les rédacteurs chrétiens de la Bible emploient donc cette forme courante du grec afin de toucher le plus grand nombre possible de gens des nations. En outre, ils citent librement la Septante et empruntent nombre de ses expressions.
Pleins d’ardeur, les premiers chrétiens copient à la main autant d’exemplaires qu’ils le peuvent. Ils sont également les premiers à abandonner l’utilisation des rouleaux au profit du codex, le livre à feuilles. Les livres de Jean, le dernier apôtre en vie, complètent le canon des Écritures grecques chrétiennes vers 98 de notre ère. On dispose aujourd’hui d’un fragment d’une copie de l’Évangile de Jean portant le nom de Papyrus Rylands 457 (P52) qui remonte à l’an 125 de notre ère environ.
Dès 150-170 de notre ère, Tatien, un disciple de Justin, produit le Diatessaron, un récit composite de la vie de Jésus compilé à partir des quatre Évangiles que nous possédons aujourd’hui. Cela prouve qu’il ne reconnaît comme authentiques que ces quatre Évangiles et que ceux-ci sont déjà répandus. Vers 170 est réalisé le plus ancien catalogue connu des livres du "Nouveau Testament". Appelé Canon de Muratori, il renferme la plupart des livres des Écritures grecques chrétiennes.
À mesure que se répandent les croyances chrétiennes, il devient nécessaire de traduire les Écritures grecques chrétiennes, ainsi que les Écritures hébraïques ; de nombreuses versions voient le jour dans des langues telles que l’arménien, le copte, le géorgien et le syriaque. Souvent, il faut inventer des alphabets à cette seule fin : ainsi, au IVe siècle, Ulfilas, un évêque de l’Église romaine, aurait créé un alphabet gothique afin de traduire la Bible. Mais il omet les livres des Rois par crainte qu’ils n’encouragent les tendances belliqueuses des Goths ; cela n’empêchera pas pour autant les Goths "christianisés" de saccager Rome en 410 !
Des bibles en latin et en slavon
Pendant ce temps, l’emploi du latin se généralise ; plusieurs versions en vieux latin sont produites, mais elles varient en style et en exactitude. Aussi, en 382, le pape Damase charge-t-il son secrétaire, Jérôme, de préparer une traduction latine de la Bible, qui fera autorité.
Jérôme commence par réviser les versions latines des Écritures grecques chrétiennes. Pour ce qui est des Écritures hébraïques, il tient à traduire directement à partir de l’hébreu originel. En 386, il se rend donc à Bethlehem pour étudier l’hébreu et demander l’assistance d’un rabbin, ce qui suscite une controverse considérable dans les milieux ecclésiastiques : certains, dont Augustin, contemporain de Jérôme, croient que la Septante était inspirée, et ils accusent Jérôme de "passer aux Juifs". Jérôme persévère et il achève son travail vers 400. En se rapprochant des langues et des documents originels et en les traduisant dans la langue vivante de l’époque, il est en avance de mille ans sur les méthodes modernes de traduction. Son œuvre, appelée la Vulgate, ou version commune, servira pendant des siècles.
Au sein de la chrétienté, beaucoup dans les pays de l’Est lisent encore directement la Septante et les Écritures grecques chrétiennes, jusqu’au moment où le vieux slavon, ancêtre des langues slaves, devient le principal dialecte parlé dans le nord-est de l’Europe. En 863, deux frères d’expression grecque, Cyrille et Méthode, se rendent en Moravie (aujourd’hui en République tchèque), où ils entreprennent de traduire la Bible en vieux slavon; pour cela, ils créent l’alphabet glagolitique, qui sera plus tard remplacé par l’alphabet cyrillique (du nom de Cyrille) et qui se déclinera dans des formes russe, ukrainienne, serbe et bulgare. Cette Bible en slavon restera en vigueur pendant des générations, jusqu’à ce que le temps et l’évolution des langues la rendent incompréhensible pour la plupart des gens.
La Bible hébraïque subsiste
Au cours de cette période, du VIe au Xe siècle, un groupe de Juifs, connus sous le nom de Massorètes, élaborent des méthodes de copie visant à préserver le texte de l’Écriture hébraïque. Ils vont jusqu’à compter les lignes et même chaque lettre, relevant la moindre variation dans les manuscrits, tout cela dans le but de conserver un texte authentique. Leurs efforts ne seront pas vains: ainsi, une comparaison entre les textes massorétiques modernes et les Rouleaux de la Mer Morte, écrits entre 250 avant notre ère et 50 de notre ère, ne révèle aucun changement doctrinal sur plus de 1 000 ans.
En Europe, le Moyen Âge devient synonyme d’âge des ténèbres. Le peuple ne lit plus, n’étudie plus ; les ecclésiastiques eux-mêmes ne sont plus capables de déchiffrer non seulement le latin de l’Église, mais aussi leur langue natale. C’est également l’époque où les juifs d’Europe sont rassemblés en ghettos. Si cet isolement a notamment pour effet de préserver le savoir hébraïque de la Bible, celui-ci, à cause des préjugés et de la méfiance, ne sort pas du ghetto. En Europe de l’Ouest, la connaissance du grec est également sur le déclin. La vénération que l’Église d’Occident porte à la Vulgate aggrave la situation ; la version latine de Jérôme est généralement considérée comme la seule ayant autorité, alors même que, vers la fin de l’époque massorétique, le latin devient une langue morte. Ainsi commence à croître un désir de connaître la Bible. La copie et la traduction de la Bible dans les langues du peuple se poursuivent. En Europe, des versions en différents dialectes circulent sous le manteau. Toutes sont écrites à la main ; la presse à caractères mobiles ne fera son apparition en Europe qu’au milieu du XVe siècle. Mais comme les exemplaires sont chers et en nombre limité, un simple citoyen peut s’estimer heureux de posséder ne serait-ce qu’une partie d’un livre de la Bible ou quelques pages. Certains apprennent par cœur des portions entières, parfois même toutes les Écritures grecques chrétiennes !
LES RÉDACTEURS INSPIRÉS DE LA BIBLE ET LEURS ÉCRITS (Ordre chronologique)
Ordre |
Écrivains |
Occupations |
Date |
Écrits |
1 | Moïse | Érudit, berger, prophète, guide | 1473 BCE | Genèse ; Exode ; Lévitique ; Job ; Nombres ; Deutéronome ; Psaume 90 (et peut-être 91) |
2 | Josué | Guide | ~1450 BCE | Josué |
3 | Samuel | Lévite, prophète | ~1080 BCE | Juges ; Ruth ; une partie de Un Samuel |
4,5 | Gad et Nathan | Prophètes | ~1040 BCE | Un Samuel ; Deux Samuel |
6 | David | Roi, berger, musicien | 1037 BCE | La plupart des Psaumes |
7 | Fils de Qorah | Quelques Psaumes | ||
8 | Asaph | Chanteur | Quelques Psaumes | |
9 | Hémân | Sage | Psaume 88 | |
10 | Éthân | Sage | Psaume 89 | |
11 | Salomon | Roi, bâtisseur,sage | ~1000 BCE | La plupart desProverbes ;Chant de Salomon ;Ecclésiaste ;Psaume 127 |
12 | Agour | Proverbes 30 | ||
13 | Lemouël | Roi | Proverbes 31 | |
14 | Yona | Prophèt | ~ 844 BCE | Yona |
15 | Yoël | Prophète | ~ 820 | Yoël |
16 | Amos | Gardien de troupeaux,prophète | ~ 804 | Amos |
17 | Hoshéa | Prophète | apr. 745 | Hoshéa |
18 | Isaïe | Prophète | apr. 732 | Isaïe |
19 | Mika | Prophète | av. 717 | Mika |
20 | Tsephania | Prince, prophète | av. 648 | Tsephania |
21 | Nahoum | Prophète | av. 632 | Nahoum |
22 | Habaqouq | Prophète | ~ 628 | Habaqouq |
23 | Obadia | Prophète | ~ 607 | Obadia |
24 | Ézékiel | Prêtre, prophète | ~ 591 | Ézékiel |
25 | Jérémie | Prêtre, prophète | 580 | Un et Deux Rois; Jérémie ; Lamentations |
26 | Daniel | Prince, chef,prophète | ~ 536 | Daniel |
27 | Haggaï | Prophète | 520 | Haggaï |
28 | Zekaria | Prophète | 518 | Zekaria |
29 | Mordekaï | Premier ministre | ~ 475 | Esther |
30 | Ezra | Prêtre, copiste,administrateur | ~ 460 | Un et Deux Chroniques ; Ezra |
31 | Nehémia | Fonctionnaire de cour, gouverneur | apr. 443 | Nehémia |
32 | Malaki | Prophète | apr. 443 | Malaki |
33 | Matthieu | Collecteur d'impôts, apôtre | ~ 41 | Matthieu |
34 | Luc | Médecin, missionnaire | ~ 61 | Luc ; Actes |
35 | Jacques(frère de Jésus) | Surveillant | av. 62 | Jacques |
36 | Marc | Missionnaire | ~ 60-65 | Marc |
37 | Pierre | Pêcheur, apôtre | ~ 64 | Un et Deux Pierre |
38 | Paul | Missionnaire, apôtre, fabricant de tentes | ~ 65 | Un et DeuxThessaloniciens; Galates ; Un et Deux Corinthiens ; Romains ; Éphésiens ; Philippiens ; Colossiens ; Philémon ;Hébreux ; Un et Deux Timothée ; Tite |
39 | Jude (frère de Jésus) | Disciple | ~ 65 | Jude |
40 | Jean | Pêcheur, apôtre | ~ 98 | Révélation ; Jean ;Un, Deux et Trois Jean |
La troisième section était appelée les Écrits sacrés (Hagiographes ou, en hébreu, Kethouvim) et commençait avec:
ensuite venaient les " Cinq Megilloth " ou cinq rouleaux, soit:
suivis de :
Le livre de Ruth était parfois annexé aux Juges, et les Lamentations à Jérémie, ce qui donnait 22 livres, total correspondant au nombre de lettres de l’alphabet hébreu ; toutefois, tel n’est pas l’ordre habituel dans les bibles hébraïques aujourd’hui. Pour plus de détails voir canon
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Résumé des différents livres bibliques : |
3) Résumés des livres du Nouveau Testament :